Née en 1966 à Pekanbaru (Indonésie)
Vit et travaille à Amsterdam (Pays-Bas)
Fiona Tan est une artiste néerlandaise dont l’œuvre protéiforme et ambitieuse mêle films, vidéos, photographies et installations. Depuis le début des années 1990, son travail développe une réflexion sur l’identité et la mémoire en sondant les relations qu’entretiennent histoire personnelle et collective, passé et présent. Son œuvre a été exposée dans de nombreuses institutions telles que la Tate Modern de Londres, le Philadelphia Museum of Art, le MUDAM au Luxembourg ainsi que le MMK de Francfort. Elle a également participé à de nombreuses manifestations internationales comme la Documenta 11 de Cassel (2002), la Biennale d’Istanbul (2003) et représenté les Pays-Bas lors de la 53e Biennale de Venise (2009).
En octobre 2022, Fiona Tan présente l’exposition Mountains and Molehills à Eye Fimmuseum, Amsterdam, avec ses toutes dernières installations vidéo.
Née en Indonésie d’un père sino-indonésien et d'une mère australienne d'origine écossaise, l’artiste grandit en Australie puis décide de partir en Europe pour effectuer ses études, en Allemagne dans un premier temps à la Fachhochschule de Hambourg avant de s’installer définitivement aux Pays-Bas. Elle y effectue ses études à la Gerrit Rietveld Academie d’Amsterdam (1988-1992) puis devient résidente à la prestigieuse Rijksakademie en 1996 et 1997. Ces données biographiques sont importantes tant son travail et les sujets qu’il développe sont intimement liés à son histoire personnelle. Les travaux de Fiona Tan de la fin des années 1990 réexaminent en effet l’époque du colonialisme par le prisme d’archives filmiques. Ses vidéos à caractère ethnographiques comme May You Live in Interesting Times (1997), Smoke Screen (1997), Facing Forward (1997) ou encore Cradle (1998) engagent un discours critique sur la position d’observateur du colon blanc tout en évoquant notre situation post-coloniale. Saint Sebastian en 2001 prolonge cet intérêt pour l’ethnologie et l’étude de différentes cultures en filmant une cérémonie rituelle d'initiation destinée aux jeunes femmes au Japon. Si l’identité et la mémoire sont depuis ses débuts au cœur du travail de l’artiste, son œuvre des années 2000 s’est également attachée à ces problématiques tout en cherchant à renouveler l’art du portrait par les moyens techniques de notre époque. Par exemple, Countenance, une série de portraits filmés réalisée en 2002 s’inspire du projet ethno-photographique d'August Sanders de réaliser une typologie des métiers de son temps. Projet ambitieux initié en 2004, Vox Populi se propose quant à lui d’offrir un portrait d’une ville ou d’un pays à la manière d’une « mosaïque » composée de photographies réelles. Ainsi de Tokyo à Londres plus récemment en passant par Sydney, la Norvège ou encore la Suisse, les clichés qui composent ces murs d’images sont issus d’album-photos personnels collectés au gré de rencontres avec ses habitants. Ses travaux suivants, notamment Diptych (2011) ou Nellie (2013), s’inscrivent quant à eux dans une recherche esthétique dont la sophistication et l’attention à l’image rapprochent son travail d’une forme de picturalité allant puiser sa source dans l’école hollandaise du XVIIe siècle.