Né en 1922 à Aix-en-Provence, décédé en 1995 à Aix-en-Provence
Jean Amado est né en 1922 à Aix-en-Provence où il a résidé toute sa vie. La Seconde Guerre mondiale est d’autant plus pour lui une période de troubles qu’il est d’origine juive et engagé dans la Résistance. Après 1945, il retrouve son foyer aixois et vit de petits travaux manuels. Il s’initie à la céramique à partir de 1947, puis aborde la sculpture monumentale dans les années 1950 en collaboration avec l’architecte Fernand Pouillon dans le cadre de la construction des cités Diar-es-Saada et Diar-el-Mahçoul (Alger). Alors qu’il continue de créer avec son épouse des œuvres monumentales en céramique destinées à l’architecture, il met au point un béton émaillé – un mélange de ciment réfractaire, de porphyre (puis de basalte), de sable et d’eau – qu’il utilisera presque toute sa vie.À la mort de sa femme en 1963, Amado poursuit sa production presque exclusivement destinée à la commande publique et s’oriente vers la ronde-bosse. Il s’applique à dégager une forme de plus en plus monumentale en s’appuyant sur son expérience de l’alliance entre la sculpture, l’architecture et l’urbanisme. Nombre de ses œuvres ornent aujourd’hui plusieurs villes françaises, notamment Marseille, Aix-en-Provence et Paris, où est installée l’œuvre emblématique Le Doute et la Pierre, sorte de grand vaisseau de basalte, au musée des Arts décoratifs.
Parallèlement, Amado aborde des œuvres hors commande de petites dimensions, auxquelles il confère dans l’idée une échelle égale à celle des plus grandes. La première de ces sculptures, Le Crâne (1964), réalisée pendant une période de deuil, est suivie par beaucoup d’autres, que l’artiste exécute en y intégrant le bronze à partir de 1992. Avec le soutien de Jean Dubuffet, il les présente dès 1970 dans la galerie parisienne Jeanne Bucher, puis lors de nombreuses expositions, participant notamment à la Biennale de Venise de 1982.
De sa formation de céramiste, Jean Amado reste fidèle à l’emboîtement et aux joints apparents qui, dit-il, « servent de lignes de force dans le dessin de la sculpture et y apportent une nervosité supplémentaire ». Chaque œuvre résulte d’un long processus de préparation allant de la conception sur papier au montage final après la mise en forme et la cuisson des pièces.
Le travail de Jean Amado forme un univers minéral et massif, faisant corps avec les formes de la nature dont il rejoint la force et la magie. Il mêle les éléments – le feu, la terre, l’eau – comme des métaphores de la conjonction de la terre, de la mer, du soleil et du vent. La pensée de l’artiste se veut instinctive, chargée d’un imaginaire à la fois archaïque et poétique que l’on retrouve dans les titres qu’il donne à ses œuvres – Le Degré vertigineux, À marée basse, La Pierre et le temps…