Né en 1960 à sens (France)
Vit et travaille à Montreuil (France)
Yves Bélorgey élabore depuis le début des années 1990 une pratique picturale fondée sur l’examen critique des immeubles d’habitation collectifs de l’architecture moderne des années 1950-1970. Son travail a été exposé dans de nombreuses institutions en Europe comme le Mamco (Genève), le Musée régional d’art contemporain du Languedoc-Roussillon (Sérignan) ou encore le Stadthaus d’Ulm en Allemagne. Entre 1978 et 1981, il suit une formation en droit et histoire de l’art à Lyon tout en étant étudiant libre à l’école des Beaux-Arts. À la faveur d’une bourse en 1986, il effectue un voyage en Allemagne à Cologne et Düsseldorf.
Le 19, Centre Régional d’Art Contemporain de Montbéliard, lui a consacré en 2017 une exposition personnelle, Dessins photographiques 2013-2017.
Yves Bélorgey enseigne à l’ENSA Paris Malaquais. L’artiste donne également des conférences pour présenter son travail, comme à l’École Nationale Supérieure d’Arles en février 2019.
Yves Bélorgey peint au début des années 1990 des paysages comportant déjà certaines caractéristiques que son travail ultérieur ne cessera d’amplifier : un territoire marqué par l’absence de sujet humain comme dans Carrière (1991). C’est en 1993 que l’artiste trouve son modus operandi en s’inventant un programme de commande publique fictive consistant à « peindre des immeubles collectifs comme des documents ». Il commence alors à parcourir les banlieues des grandes métropoles européennes et mondiales avec un appareil photographique en portant son regard exclusivement sur ce pan oublié de la modernité architecturale. De retour à l’atelier, il compose des peintures se caractérisant par un emploi systématique du format carré (mesurant invariablement 240 x 240 cm), héritage assumé de la grille moderniste, et une facture réaliste, précise, détaillée. Si l’on constate l’absence constante de présence humaine, il en subsiste parfois, ça et là, quelques indices comme des vêtements pendus à un balcon.
La peinture et les dessins au graphite d’Yves Bélorgey possèdent un caractère éminemment documentaire, et c’est à cette aune que l’on peut lire son vaste projet comme une tentative d’archiver un paysage urbain délaissé, une architecture désertée, à la manière des peintures de vedute ou de ruines de la fin du XVIIIe siècle. De Tours Quartier Masséna, mai-juin 1996 (1996) à Vu du square karcher sur la rue des Pyrénées (2014) en passant par Rue à Tokyo (2009), il affleure une forme de nostalgie, voire de tendresse, à l’égard de ces monuments d’un projet social révolu.