Né en 1953 à Lyon (France)
Vit et travaille à Lyon
Diplômé de l’École Nationale des Beaux-Arts de Lyon en 1976, Christian Lhopital a montré son travail dans de nombreuses institutions, comme au MAMCO de Genève (2003), au MAC Lyon (2008), à la Biennale de Lyon (2011), au MAMC de Saint-Étienne (2013), etc. Plus récemment, il a exposé au Drawing Lab Paris (2018). En 2020, il est invité par le 19, CRAC de Montbéliard, et le Parc Saint Léger, centre d’art contemporain de Pougues-les-Eaux, pour des expositions personnelles, et il participe à plusieurs expositions collectives, notamment Le Cabaret du Néant au Frac Île-de-France/Château de Rentilly, et Le dessin, autrement – wall [&] drawings, au Musée de Vence.
Depuis plus d’une trentaine d’années, Christian Lhopital élabore une œuvre fondée essentiellement sur la pratique du dessin, qu’il soit couché sur papier, sur toile ou déployé sur de larges surfaces murales. L’artiste fait naître dans des compositions fluides et complexes un univers foisonnant et poétique, marqué par l’enfance et ses figures récurrentes (peluches, animaux) prenant parfois la forme de projections mentales (au bord du surgissement ou de la disparition) dont on ne sait si elles procèdent du rêve ou du cauchemar. Le travail de Christian Lhopital paraît aussi animé par la conviction profonde que le dessin recèle un champ infini de possibles et qu’en choisissant de l’exprimer selon de multiples procédés techniques (crayon, aquarelle, collage, pierre noire, lavis d’encre, acrylique, recouvrements), celui-ci permet les visions les plus personnelles, au confluent de l’intime et d’un questionnement universel sur la condition humaine.
À ses débuts, comme avec Debout ou La porte (1986), son travail est teinté d’un chromatisme sombre d’où l’on croit deviner l’influence d’un Kandinsky dans cette manière de composer un espace par des tracés dynamiques, presque musicaux (une œuvre comme Le pianiste de 1986 semble en attester), et cela sans rien céder au figuratif. Certaines séries au long cours (comme les « séries cinématiques » et les « suites » amorcées en 1999) développent une conception plus cinématique et séquencée du dessin et introduisent une dimension narrative dans son travail, à la manière de films d’animation primitifs.
Depuis 1999, les dessins de Christian Lhopital ont investi peu à peu les murs, qu’il recouvre à l’aide d’une poudre graphite, matériau aux propriétés cendreuses et volatiles, dont il joue parfaitement.
Ainsi, en l’appliquant sur les cimaises, l’artiste modèle cette matière noire par de subtils et successifs jeux d’effacements afin d’obtenir des nuances de gris. Et tout le tremblement (au Crac à Sète, 2004) et Chuuut! (à la Chapelle Saint-Quirin, Sélestat, 2009) en sont deux exemples monumentaux et éclatants, qui, plus que des œuvres dessinées, deviennent des environnements atmosphériques qui happent le regardeur. Si la virtuosité que déploie Christian Lhopital est évidente, elle n’en demeure néanmoins jamais réduite à l’état d’un simple exercice. Celle-ci reste indéfectiblement au service du dessin et d’un univers puissamment habité, à l’onirisme tour à tour emprunt de tristesse et d’émerveillement.
Enfin, depuis la fin des années 1990 également, Christian Lhopital développe une œuvre sculptée reprenant certains de ses motifs privilégiés comme les figures animales ou les créatures mutantes. Utilisant des peluches qu’il recouvre de peinture blanche, isolant par là leur regard fixe, l’artiste procède ensuite à leur mise en scène à l’aide d’objets de la vie quotidienne (table, commode, verre), qui rappelle certaines installations de l’artiste californien Mike Kelley.