Né en 1939 à San Francisco (CALIFORNIE, États-Unis), vit et travaille à New York et à Nova Scotia (Canada)
Artiste américain né en 1939, Richard Serra est l’un des sculpteurs les plus importants de la deuxième moitié du XXe siècle, dont l’œuvre, composée d’imposantes structures en métal, acier et plomb, est associée à la mouvance post-minimaliste.
En 1961, il obtient un diplôme de Bachelor of Arts en littérature anglaise à la fin de ses études à l’université de Berkeley en Californie. La même année, il part pour New Haven dans le Connecticut et s’inscrit à l’université de Yale pour y suivre un Bachelor puis un Master en arts. Il travaille aussi en parallèle à cette époque dans des aciéries afin de financer ses études, renouvelant d’une certaine manière la vision émue et déterminante que lui procura la visite d’un chantier naval à l’âge de quatre ans, lieu de travail de son père.
Exposé temporairement ou de façon pérenne dans le monde entier, le travail de Richard Serra a été notamment visible au Centre Pompidou (1993), au Guggenheim de Bilbao (installation pérenne intitulée The Matter of Time, 2005) ainsi que dans le cadre de la Monumenta au Grand Palais à Paris en 2008.
Les premiers travaux de Richard Serra datent de l’année 1967 et mettent en jeu une grande variété de matériaux (caoutchouc, fibre de verre, latex, néon, etc.) qu’il assemble selon un principe expérimental et aléatoire souvent affilié à l’anti-form. Davantage attentif au processus qu’à la forme de ses sculptures, Richard Serra travaille dans les années 1968-1969 à plusieurs séries, dont les scatter pieces [pièces dispersées], castings [moulages] et splashings [éclaboussures] constituent les manifestations majeures. Il conçoit ses œuvres comme autant d’interventions éphémères (pouvant néanmoins être reproduites ultérieurement) et spécifiquement liées à leur lieu de conception, site-specific. Dès 1969, il réalise des Props, des sculptures minimalistes en acier composées d’un assemblage de plateaux, rouleaux, rectangles, voire tuyaux, soutenus par des tiges en plomb. One Ton Prop, de 1969, sous-titré House of Cards [Châteaux de cartes], en est l’exemple le plus célèbre tant il illustre la tension dramatique à l’œuvre dans les installations de Richard Serra, dont l’apparent équilibre précaire suscite danger et insécurité. Parallèlement aux collaborations qu’il mène avec des musiciens (comme Philip Glass) et artistes (Serra participe à la construction de la Spiral Jetty en 1970 avec Robert Smithson), l’artiste développe dans les années 1970 et 1980 nombre d’interventions, essentiellement en plein air, dans des environnements urbains ou naturels, prenant en compte les qualités propres de l’acier, à savoir son évolution dans le temps (oxydation, rouille, perte chromatique). En 1981, au cœur de New York, il conçoit le Tilted Arc sur la Federal Plaza. Longue de trente-sept mètres et haute de trois mètres, l’œuvre bloque la vue et le passage de la place, provoquant la colère des riverains, peu sensibles à sa radicalité, obtenant que celle-ci soit démontée en 1989, à la suite d’une pétition. Immanquablement associé à ses sculptures monumentales, Richard Serra réalise aussi une œuvre filmique (Hand Catching Lead, 1968) et surtout une production importante de dessins, ces derniers ayant eu la faveur d’une exposition rétrospective au MoMA en 2010.