Théo Blanc, né EN 1891 à Lyon, décédé EN 1985 à Lyon
Antoine Demilly, né EN 1892 à Mâcon, décédé EN 1964 à Lyon
Théo Blanc a passé son enfance dans la presqu'île lyonnaise, entre Rhône et Saône, et est tout naturellement « entré en soierie » : il a travaillé comme commis aux écritures puis comme responsable des commandes avec la Chine. En 1918, il épouse une collègue de travail, Marcelle Bron, l'une des deux filles d'Édouard Bron, dont il lui plaît que le père soit photographe, lui-même étant un fervent amateur de photographie.
Antoine Demilly, son contemporain puisque né en 1892, entre en 1910 comme apprenti au studio Bron. En 1920, il épouse Adrienne, l'aînée des deux sœurs. En 1924, Théo Blanc et Antoine Demilly succèdent à leur beau-père et se lancent dans une carrière de portraitistes de la bourgeoisie lyonnaise.
À Lyon, le studio «Blanc et Demilly» a été, des années vingt jusqu'aux années cinquante, le plus important de la ville.
En 2015, l’exposition Blanc et Demilly, le nouveau monde a été présentée au Musée Nicéphore Niépce à partir du fonds constitué par Julie Picault-Demilly et coproduite avec Stimultania Pôle de photographie.
Évoluant dans un milieu culturel et artistique plus ouvert que les milieux parisiens, Blanc et Demilly affichent une volonté délibérée de construire une œuvre en marge des courants dominants. Ils ne sont pas pour autant insensibles aux courants modernistes de l'époque. Certaines images évoquent indubitablement le travail de la photographe allemande Germaine Krull, du photojournaliste allemand Umbo, de la photographe américaine Berenice Abbott, ou même de l’artiste hongrois László Moholy-Nagy, peintre, photographe et théoricien de la photographie. Ainsi, Blanc, à côté d'une grande rigueur dans sa conception du portrait – simplicité, vérité, proscription de la retouche – se dit désireux de « rechercher la fantaisie et même l'irréel ». Refusant l'anecdotique, Blanc et Demilly nous livrent des photographies sans aucun artifice, empreintes d'humilité.