Né en 1952 à Füssen (Allemagne) – Décédé en 2013 à Fribourg-en-Brisgau (Allemagne)
Günther Förg est un peintre, photographe et sculpteur allemand parmi les plus importants de sa génération. Son œuvre prolifique a bénéficié d’expositions dans les plus prestigieuses institutions et notamment au Museum of Modern Art de San Francisco (1989), au Musée d’Art Moderne de Ville de Paris (1991), au Musée Reina Sofia de Madrid (1999) ou encore à la Fondation Beyeler à Bâle (2010). Günther Förg effectue ses études à l’Académie des Beaux-Arts de Munich de 1973 à 1979, période au début de laquelle (et ce jusqu’en 1976) il peint exclusivement des toiles monochromes de couleur noire dont le rendu laiteux est obtenu par l’ajout d’une couche de gris translucide.
Dès le début des années 1980, Förg s’inscrit en faux contre la peinture figurative qui prédomine alors en Allemagne. Il choisit d’élargir et d’enrichir sa palette de couleurs plus vives et expérimente également différents médiums comme la photographie, la gravure ou encore la sculpture. Comme nombre de ses compatriotes et contemporains (de Martin Kippenberger à Albert Oehlen) issus de la génération de l’après-guerre, Förg réexamine les formes du modernisme à l’aune des horreurs du fascisme. Souvent qualifié de minimaliste en raison de son utilisation de couleurs franches et de la répétitivité de ses motifs, Förg ne partage néanmoins pas les aspirations métaphysiques de peintres tels que Mark Rothko ou Barnett Newman. Si sa production des années 1980 constitue bien un hommage à la peinture « colorfield » de ses homologues américains, les préoccupations de Förg demeurent d’ordre architectural, comme en témoignent ses Lead paintings (tableaux sur plomb, et notamment Untitled, 1987). Comme un prolongement à ses études, apparaissent pendant les années 1990 fenêtres, grilles autres « zips » (en référence à Barnett Newman) à l’intérieur de larges formats (Untitled, 1995). Comme en peinture, sa pratique de la photographie (entamée aux débuts des années 1980 et close en 2006) explore l’héritage du modernisme en s’intéressant plus particulièrement au Bauhaus et aux réalisations du rationalisme italien de l’époque mussolinienne. Il rapporte de ses nombreux voyages en Europe et en Israël des vues d’ensemble et des détails de bâtiments emblématiques (Casa Malaparte à Capri, la maison du philosophe Ludwig Wittgenstein à Vienne) de la modernité architecturale.
Au cours des années 2000, la peinture de Günther Förg se pare de multiples couleurs vives et d’une gestuelle plus expressionniste, convoquant vigoureusement la figure de Cy Twombly (Untitled, 2007 ou encore Untitled (08.B.0032), 2008). Délaissant une forme de rigueur minimale et géométrique qui gouvernait jusqu’alors sa peinture, Förg assouplit ses motifs formels, les grilles devenant plus organiques voire disparaissant au profit d’une constellation de touches colorées alertes proche du griffonnage.