née en 1955 à strasbourg (france)
vit et travaille à paris, à strasbourg (france) et à berlin (allemagne)
Née en 1955, Dominique Auerbacher est une artiste française dont l’œuvre photographique mêle son, texte et vidéo. Son travail aborde la place de l’humain dans la ville, la représentation esthétique de nos modes de vie et explore les liens entre territoire et paysage. Son travail a notamment été exposé au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, à la Schirn Kunsthalle Frankfurt, au Museum of Contemporary Art de Chicago ou encore au Casino du Luxembourg. Après une formation en lettres modernes et en psychologie clinique, elle devient thérapeute et commence à utiliser la photographie dans son travail avec des adolescents. Ce n’est qu’à partir de 1980 qu’elle décide de se dédier pleinement à ses recherches photographiques avec une série consacrée à ses proches qu’elle saisit dans leur intimité. À partir du milieu des années 1980, son travail est étroitement lié à l’émergence des commandes photographiques dédiées au paysage en Europe. En 1986, elle se fait connaître en participant à la Mission photographique de la DATAR qui a pour objet la ville de Lyon. Au lieu de consacrer son travail exclusivement à la ville, elle choisit de photographier plusieurs grandes cités européennes et ce afin de mettre en évidence la progressive et indéniable uniformisation des grands centres urbains. Elle effectue d’autres commandes publiques comme celle des Quatre saisons du Territoire de Belfort (1987), réalise les prises de vues initiales d'un itinéraire dans le Nord-Pas-de-Calais pour l'Observatoire photographique national du paysage (1993) et participe plus tard à l’initiative italienne Linea di Confine (2004).
Si le travail de Dominique Auerbacher relève toujours du domaine de la photographie, il évolue peu à peu vers une forme plus proche de l’installation en intégrant texte, son et vidéo. Au cours des années 1990, son travail manifeste un intérêt important pour la notion de « non-lieux » forgée par l’anthropologue et ethnologue français Marc Augé. Dans son installation Non-lieux (1994) notamment, où elle photographie aires d’autoroutes, parkings et centres commerciaux, l’artiste réfléchit sur ces espaces interchangeables que l’humain, rendu anonyme, ne peut s’approprier et avec lesquels il ne peut entretenir qu’une relation de consommation. Dans son exposition IKEA en 1995, son travail multimédia (regroupé sous les séries Fauteuils et Catalogue Pieces) examine également l’esthétique de nos modes de vie dans les représentations des catalogues de la marque suédoise.
Plus récemment, Dominique Auerbacher a exposé à la Maison Européenne de la Photographie à Paris en 2012 une série de photographies réalisées en 2009 à Berlin et intitulées Scratches. Inscrit dans une recherche plus vaste sur les cultures graphiques urbaines, ce travail s’intéresse plus particulièrement aux traces codées et gravées par des anonymes sur les vitres des transports publics et interroge non seulement leur sens mais aussi la place du tag et du graffiti dans nos sociétés, entre vandalisme et reconnaissance grandissante de la part des institutions muséales.