Né en 1952 à Creutzwald (France) - DÉCÉDÉ EN 2015 À taipei (Taïwan)
Étudiant à l’École des Beaux-Arts de Metz de 1973 à 1975 où il réalise les premiers gestes qui déterminent son approche de la sculpture, Jean-Luc Vilmouth poursuit ses études au Royal College of Art à Londres jusqu’en 1979. Il y côtoie des artistes associés à la « Nouvelle sculpture anglaise » comme Tony Cragg ou David Mach avant de s’en éloigner par crainte d’une mésinterprétation de ses intentions. L’objet du quotidien n’est pas le sujet de sa démarche, mais il constitue le point de départ d’un processus qui vise à proposer de nouvelles relations entre le regardeur, la chose et le contexte de monstration.
Il part d’un « morceau de réalité » pour lui donner « un surplus de sens » :
« faire acte d’augmentation » selon ses propres mots.
Jean-Luc Vilmouth a participé à la documenta de Cassel et aux Biennales de Venise et de Sydney. Il a réalisé des expositions personnelles au Centre Pompidou, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, au Magasin, CNAC de Grenoble, à l’ICA, au Camden Arts Centre de Londres et plus récemment à Gallery Mori-Yu à Kyoto et à Gallery 604 à Séoul.
À partir de 1996, il a enseigné aux Beaux-Arts de Paris, école où il est devenu le Directeur des études en 2014.
Jusqu’au début des années 1980, les œuvres de Jean-Luc Vilmouth sont le fruit de processus très rigoureux. L’arbitraire est banni de ses méthodes de production et l’œuvre se focalise sur les trois fondamentaux de la sculpture : le matériau, l’outil et son propre corps. Dans la performance Dans une rue (1975) par exemple, il se tient sur un socle de graphite dans la rue et le taille à l’aide d’un burin et d’un marteau pour le ramener à la forme de ses semelles. Les Cut out de la fin des années 1970 mettent en jeu les mêmes principes lorsque l’artiste redessine la forme de pinces coupantes à l’aide de fils électriques disposés au sol.
Au cours des années 1980, ses investigations se cantonnent principalement aux espaces consacrés à l’art ; il imagine des variations autour des relations entre l’objet, le geste et le lieu d’exposition tout en donnant plus de souplesse à ses processus. En 1986, il participe à l’exposition Chambres d’amis à Gand où des maisons de particuliers deviennent des lieux d’exposition temporaire. Parallèlement, son intérêt pour l’espace public va croissant et dès 1985 il réalise une sculpture publique à Saint-Fons, A Place With Light, composée de dix-neuf lampadaires qui semblent former une cage. Depuis, ses œuvres se sont ouvertes à des formes participatives où le visiteur est considéré comme un usager qui active l’œuvre (les Cafés & bars de l’artiste) et la pratique (œuvres dans l’espace public) ; avec toujours la même idée sous-jacente de « donner à voir, à ressentir, un autre mode d’échange et de communication en augmentant le réel 1 ».
1 Texte d’intention de Jean-Luc Vilmouth pour l’exposition Play Zone/Play Size, 1990, Galerie Aline Vidal.