Pierre Joseph
Little Democracy Little Democracy V.U.
1997
1/6
L'œuvre est constituée :
. d'une série (version muséale) de vingt sérigraphies en quadrichromie, encadrées.
. d'une série (version urbaine) de vingt à une sérigraphies en quadrichromie édition 3/6, série "entropique" pour présentation urbaine. Le format des affiches plastifiées de la version urbaine correspond au format des panneaux urbains dit "Decaux".
Little Democracy a été produite par l'Agence d'artistes du CCC de Tours à l'occasion d'un événement (sorte de making of) les 7, 8 et 9 juin 1996. Ce show, en direct et avec caméra, a réuni pour la première fois les 20 personnages vivants à réactiver : Plongeur ; Cow-boy ; Superman ; La Fée ; Moine ; Paintballer ; Policier ; Guerrier médiéval ; Lépreuse ; Convalescent ; Oogie ; Pilote auto ; Motard ; Catwoman ; Toréador ; Virginie ; Répliquante ; Sorcière & Voleurs de couleurs ; Cupidon ; Blanche-Neige.
En accord avec la conception de Pierre Joseph, le protocole de cette œuvre sérielle est ainsi énoncé :
L'œuvre est constituée :
• d'une série de vingt sérigraphies en quadrichromie (édition 1/6), encadrées. L'œuvre doit être montrée dans son ensemble. Chaque présentation de l'œuvre ou reproduction partielle devra s'accompagner du nom de l'artiste ainsi que du nom du photographe, Philippe Munda.
• d'une série de vingt sérigraphies à une en quadrichromie (édition 3/6), série
« entropique » pour présentation urbaine (version urbaine). La version urbaine est constituée d'une série de vingt affiches plastifiées. Le format des affiches correspond au format des panneaux urbains dit «Decaux ». On choisira ce type de mobilier urbain (sucettes, abris bus) en vue d'une présentation optimale. C'est une série « entropique » qui va subir les aléas d'une présentation en extérieur : lente dégradation et perte des affiches. On prendra soin toutefois de conserver au moins une affiche et le certificat d'authenticité pour garder une trace de l'existence à un moment donné de la version urbaine. La ou les dernières affiches pourront alors rejoindre la version encadrée et être présentée(s) simultanément, pour comparaison. La ou les dernières affiches ne pourront pas être présentées seules dans une institution. Les parutions accompagnant la présentation de l'œuvre devront s'accompagner du nom de l'artiste ainsi que du nom du photographe. Ces travaux n'ouvrent pas au droit de « réactiver » l'un des personnages représentés.
Little Democracy réunit les vingt Personnages à réactiver existants. Ceux-ci y acquièrent une nouvelle position par le fait d’être rassemblés et par les rapports qu’ils entretiennent entre eux : proximité, association ou contamination, sans parler du rapport organique qu’ils ont à l’exposition. Le spectateur fait l’expérience physique de ces œuvres, par la magie que contiennent les personnages. Ainsi, leur fonction d’icône, de l’ordre de la « pensée magique », trouverait son origine dans les rituels religieux de la Grèce Ancienne, où la puissance de l’image réside dans la présence et dans sa faculté d’incarnation et de sidération. Le « Personnage » est à prendre ici, non dans sa valeur de performance, mais plutôt dans le sens qu’il a avec la littérature et le théâtre : une image au statut flottant qui est plus de l’ordre de l’apparition que de la représentation. L’interactivité de l’œuvre intervient alors dans l’échange à caractère émotionnel qu’elle suscite avec le spectateur, en agissant sur son comportement et en produisant des rencontres insolites et paradoxales. « Des œuvres comme autant de passages hors-temps » (Pierre Joseph, 1991). Le lieu d’exposition, selon les termes de l’artiste, devient « une représentation dans laquelle on évolue », un « lieu d’impunité » propice à un jeu virtuel et à une
« aventure » fantasmagorique.