Eadweard Muybridge
Animal Locomotion (Plate n° 646)
1887
[La Locomotion animale - Planche n° 646]
Planche imprimée extraite de l'ouvrage intitulé Animal Locomotion, édité à Philadelphie en 1887.
Collotype
55 x 65 cm
En 1887, Eadweard Muybridge publie son ouvrage le plus conséquent, Animal Locomotion, onze volumes comprenant 100 000 photographies présentant des clichés d’animaux (notamment du zoo de Philadelphie), mais aussi d’hommes et de femmes en action. Travaillant avec le peintre Thomas Eakins (1844-1916), Eadweard Muybridge souhaitait que cette publication accompagne les artistes dans leur pratique et qu’elle soit employée comme une encyclopédie de la figure humaine et animale.
Issue de ce corpus, Animal Locomotion (Plate n° 646) (1887) présente 24 images, organisées selon deux registres différents : d’une part un cavalier nu, vu de face sautant un obstacle, d’autre part le même personnage et le même cheval réalisant la même action mais vus de dos.
L’ensemble des images composant la planche n° 646 permet d’observer la décomposition du mouvement et l’action conjointe des corps du cheval et de l’homme lors du saut. Il est ainsi possible de remarquer les modifications qui interviennent sur leur anatomie et plus précisément sur leur musculature.
Ce qui apparaît avant tout comme le témoignage d’une recherche scientifique présente aussi un certain esthétisme. Ces clichés interviennent à une époque marquée par des réflexions multiples de chercheurs et d’artistes au sujet de la perception visuelle et de ses rapports avec le réel, de l’importance grandissante des avancées scientifiques et technologiques ou encore de la place de l’homme dans le monde.
Les photographies d’Eadweard Muybridge ont ainsi connu une longue pérennité, en influençant notamment les avant-gardes du début du XXe siècle comme le Cubisme ou le Futurisme, ou encore le fameux Nu descendant l’escalier (1912) de Marcel Duchamp.