Danièle Orcier
L'éloge de l'ombre
1982-85
Mine de plomb et mine blanche sur papier
180 x 160 cm
L’éloge de l’ombre fait partie des dessins à la mine de plomb de Danièle Orcier, qui ont un caractère presque performatif dans leur réalisation. Le trait prend la mesure de son environnement dans une appropriation sensible du paysage du lieu de vie et de travail de l’artiste. Ce dessin s’inscrit également dans une série de travaux abstraits dominés par la figure du carré. Plus ou moins sous-jacent ou en recouvrement, le carré se fond dans le réseau graphique comme un palimpseste, ou bien se détache de la composition d’ensemble, comme un rappel de la structure du dessin et du papier.
Il ordonnance l’image et lui confère une apparente sobriété, derrière laquelle transparaît un foisonnement de tracés, animé par un mouvement circulaire.
Plus ou moins chaotique ou disciplinée, la nature est pour Danièle Orcier l’objet d’une exploration. Entre figuration et abstraction, le dessin L’éloge de l’ombre devient la trace visible d’une atmosphère.
Le titre de l’œuvre renvoie également au livre-culte de Junichiró Tanizaki de 1933, petit traité d’esthétique japonaise qui a inspiré de nombreux architectes et qui célèbre une attention raffinée à la pénombre, aux détails subtils de l’espace quotidien et à la nature.