Dirk Braeckman
BE_HO
1996
1/5
Tirage sur papier baryté au gélatino-argentique, contrecollé sur aluminium
81,5 x 121,5 x 2,5 cm
La photographie BE_HO, réalisée en 1996, présente le lit et le mur d’une chambre d’hôtel dont le papier peint, finement rainuré, apparaît dématérialisé, semblable à une trame télévisuelle. Cette ambiguïté révèle qu’une image, même dans le dénuement, filtre le réel. Pourtant, le didactisme de cet effet est trompeur, la finesse de l’éclairage dessine un halo central qui suggère la présence de son auteur. « Je me sens personnellement très proche des objets que je photographie. Ils ne sont pas extérieurs à moi ; tout est tissé dans tout. Mais, en les photographiant, je les place de nouveau en dehors de moi. Je prends mes distances, je les déplace et les utilise d'une tout autre façon1 ». Dirk Braeckman ne cherche ni à formaliser un vocabulaire photographique, ni à révéler le caractère anecdotique d’un objet ou d’un endroit. Les fragments d'intérieurs que l’artiste photographie jouent dans son œuvre un rôle subtil de médiation, ils évoquent l’ambiance d’un endroit qui n’est pas visible mais qui est, à cet instant, le monde intérieur de l’artiste. La prise de vue lui permet de dévoiler une réalité nouvelle, sans qu’il y ait besoin d’aucune manipulation.
1 Dirk Braeckman : sous la cendre, le feu. Le Monde.fr | 28.11.2014. Propos recueillis par Cathy Remy (M le magazine).