Marin Kasimir
Panorama (III) : Sans obstacle, sans fuite
1989
Vue panoramique
Tirage couleur offset
61,5 x 119,2 cm
Il se dégage de certains projets de Marin Kasimir une mélancolie proche des tableaux d’Hubert Robert. Les acteurs de ses photographies semblent déambuler dans des paysages de ruines issus de lieux réels, évoquant la vanité et la vacuité de l’architecture.
Sans obstacle, sans fuite fait partie d’un cycle de sept photos qui tournent autour d’un bassin industriel, et où l’artiste s’est mis en scène, entrant dans le paysage, marchant d’un côté, courant de l’autre. L’artiste instaure une fiction qui pousse le spectateur à imaginer la suite de l’action présentée. La dualité entre le public et le privé, entre la personne et son environnement, caractérise le travail de Marin Kasimir.
Dans ce panorama, l’artiste s’intéresse à l’architecture, mais aussi à une certaine notion de représentation, conservant de l’histoire de la peinture occidentale une dimension temporelle de la représentation, ainsi que la valeur du mouvement et de la vie. L’artiste parle ainsi de ce cycle d’images : « Malgré les contraintes techniques, c’est moi qui décide où commence la vue, ce qui, en quelque sorte, détermine la recomposition du lieu. Chacune des photos contient les mêmes éléments, différemment accentués, éléments qui sont comme un théâtre dont le contenu et l’atmosphère provoquent un comportement, une action différente et permettent ainsi leur mise en scène1 ».
1 Marin Kasimir, in : Fragments of Longing. Gand : Imschoot, Uitgevers, 1990, p. 103.