Bernard Bazile
Brillance
2011
Black granite
50 x 100 x 90 cm
Invité par l’IAC dans le cadre de l’exposition Yes, we don’t (du 20 mai au 14 août 2011), Bernard Bazile a installé dans le jardin de l’Institut une pierre du Forez, en granit noir, de 50 x 100 x 90 cm. L’intervention de l’artiste consiste à polir la surface de ce bloc brut, de manière à lui donner l’effet et la propriété d’un miroir horizontal.
Dès le début des années 1980, Bernard Bazile réalise des actions de « nettoyage », intitulées Brillances, sur différents types de matériaux au sein de lieux divers. S’il intervient en 1980 dans une salle de jeux - Brillance (le coin du billard) - ou dans la station de métro Glacière à Paris, l’artiste s’attache depuis à expérimenter le déplacement d’un objet « traité » par ses soins dans un espace qui ne lui est pas forcément lié à l’origine. À chaque fois, l’acte artistique consiste en un nettoyage ou un polissage de la matière selon un cadrage spécifique. La trace de ce geste peu perceptible et souvent destiné à s’atténuer est conservée la plupart du temps par la réalisation d’une photographie.
Le terme de « brillance » est employé en colorimétrie pour définir la perception de la luminosité variable en fonction des couleurs. Souvent synonyme d’ « éclat », la brillance détermine l’intensité lumineuse diffusée par une surface éclairée, propriété que Bernard Bazile cherche justement à amplifier en polissant une face du bloc de pierre.
C’est une manière de refléter un espace, un contexte, avec une intervention de l’artiste à la fois massive (la pierre) et discrète (forme minimale, qui peut se fondre dans le site), qui enregistre subtilement l’érosion du temps. Bernard Bazile inscrit sa démarche dans la longue histoire des artistes cherchant à interroger, traduire, capter la lumière dans leur travail artistique afin de retranscrire les qualités spirituelles et méditatives de ce qui nous rend le monde visible. Brillance a été présentée comme « œuvre à l’étude » du Laboratoire espace cerveau de l’IAC, lors de la station 6, « Comment le cerveau invente ce que l’on perçoit », en 2011.