Peter Friedl

luttesdesclasses

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luttesdesclasses a pour objectif de remettre en cause le "genre" de l'exposition rétrospective et ses conventions : la lecture linéaire et chronologique, le concept et la présentation adaptés à chaque lieu d'exposition, le catalogue et l'inventaire.

Cette proposition fait suite à des expériences similaires que l'artiste a menées précédemment au Casino Luxembourg — Forum d'art contemporain, à la Gesellschaft für aktuelle Kunst de Brême, à l'Institute of Contemporary Art de Cape Town ainsi qu'au musée de Linz. Cette série de "rétrospectives" a conduit l'artiste à thématiser son point de vue dans le projet THe Power of Displax (Le pouvoir du Dispositif) qui associe huit photographies de huit projets réalisés ces dernières années.

Peter Friedl a composé un programme spécifique à l'exposition de Villeurbanne avec des productions des cinéastes du Groupe Dziga Vertov qu'il a intégré comme un arrière-plan de référence pour les autres œuvres de l'exposition. Le titre renvoie au projet de réinvention d'un art qui témoigne des urgences de son époque : le cinéma des collectifs qui travaillaient dans la continuité de 68. Friedl s'appuie sur les films du Groupe Dziga Vertov qui, opérant principalement entre 1969 et 1971, a abandonné la fiction pour se tourner vers l'actualité politique et a inventé de nouvelles formes dramatisées de documentaires qui combinent réalité et fiction.

C'est un processus collectif semblable à celui de ces films qui a présidé à l'élaboration de plusieurs projets de Peter Friedl, organisés par la division du travail et la réattribution des compétences, introduisant une autre conception du rôle de l'auteur. Le projet de design d'une table pliante et d'une cabane dans les arbres fut développé avec le bureau D+ de Vienne (Autriche), les monologues furent produits avec des enfants dans un parc de Soweto (Afrique du Sud). Cette méthode permet d'aborder des questions d'une grande complexité à leur niveau le plus élémentaire et elle consiste toujours à traiter les problèmes en perturbant ou en renversant des logiques de pensée inscrites dans des habitudes culturelles et idéologiques.

C'est cette attitude qui conduit à adopter la stratégie d'un choix de formes considérées comme inadéquates ou inappropriées pour traduire des questions d'ordre esthétique.
Peter friedl reprendt et renouvelle à chaque projet ses interrogations sur une pratique individuelle d'autonomie critique et de désarmement du pouvoir. luttesdesclasses est aussi un clin d'œil à l'architecture de l'ancienne école Jules Ferry dans laquelle se déploie l'exposition.

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