Né en 1940 à Gênes (Italie)
vit et travaille à Turin (Italie)
Giulio Paolini est un artiste italien dont l’œuvre a souvent été rattachée au mouvement de l’Arte Povera alors que ses préoccupations l’inscrivent davantage dans la sphère conceptuelle. Son travail a bénéficié de nombreuses expositions en Europe et dans le monde, comme au Stedelijk Museum d’Amsterdam en 1980, au Castillo di Rivoli en 1986, au Kunst Museum de Winterthur en 2005 ainsi qu’à New York (MoMA, 1985) ou Los Angeles (MOCA, 1995). Il a aussi participé à plusieurs reprises à de prestigieuses manifestations artistiques telles que la documenta de Cassel (1972, 1977, 1982, 1992) ou la Biennale de Venise (à différentes reprises entre 1970 et 2013). Les œuvres de Giulio Paolini ont été également présentées à Venise, à Palazzo Grassi dans le cadre d’Italics (2008-2009) et de Where are We Going? (2006) et à Punta della Dogana à l’occasion des expositions Prima Materia (2013-15) et Dancing with Myself (2018).
Après une enfance passée à Bergame, sa famille décide de s’installer à Turin, où il vit toujours. Il y développe un intérêt grandissant pour l’art et effectue ses études à la Giambattista Bodoni State Industrial Technical School of Graphics and Photography dont il sort diplômé en 1959. Désormais célèbre, sa première œuvre, intitulée Disegno geometrico et datée de 1960, illustre aussi précocement qu’exemplairement les enjeux conceptuels et esthétiques de sa pratique à venir. Avec ce simple quadrillage tracé sur une toile blanche, Paolini fait de la phase préliminaire de toute figuration l’œuvre elle-même, dans une démarche analytique visant à révéler les éléments constitutifs du tableau.
À partir de 1962 et plus particulièrement dans sa première exposition personnelle en 1964 à la Galleria la Salita de Rome, il développe une série d'œuvres interrogeant la place du tableau dans l'espace : ses toiles nues ou encastrées les unes dans les autres présentent le « tableau comme image de lui-même ». À partir de 1965, Paolini recourt à la photographie, tout autant pour son objectivité que pour la temporalité qu’elle introduit au sein de l’œuvre. Diaframma 8 ou Delfo (toutes deux de 1965), par exemple, mettent en scène l’artiste transportant une peinture dans la rue ou se cachant derrière un châssis. Au cours des années 1970, il multiplie les références à l’Antiquité classique en mêlant techniques traditionnelles et formats contemporains (installations, performances, mobilier, collages,…). Le double, la copie et le fragment deviennent chez lui des figures de plus en plus récurrentes, comme en témoignent Early Dynastic (1971), Mimesi (1975-1976), où deux plâtres de Vénus identiques se font face et révèlent l'ambiguïté de la copie) ou encore Lo Sguardo della Medusa (1980) qui présente les fragments dispersés d'un buste brisé accompagné d'un schéma, témoignant de son intérêt profond pour la phénoménologie de la perception. À partir d’Exposition universelle (1994-1997) et jusqu’aux années 2000, Paolini axe davantage sa réflexion sur le concept d’exposition et la relation entre le spectateur et l’œuvre dans des installations de plus en plus complexes, et souvent in situ, entre économie minimaliste et aspirations philosophiques héritées de l’Antiquité.