Né en 1949 à Liverpool (ANGLETERRE, ROYAUME-UNI)
Vit et travaille à Wuppertal (Allemagne)
Tony Cragg débute sa carrière artistique en 1975. Son travail est présenté régulièrement dans le cadre d'expositions personnelles (Tate Liverpool, 2000 ; Ca'Pesaro Galleria Internazionale d'Arte Moderna à Venise, 2010; National Gallery de l'Écosse à Édimbourg, 2011) ou collectives (Biennale de Venise, 1988 ; documenta 7 de Cassel, 1982 ; documenta 8 de Cassel, 1987). L’artiste britannique a notamment présenté ses sculptures monumentales au Musée d’art moderne de Saint-Étienne Métropole (sculptures en bois, pièces en acier, en verre et en marbre de plusieurs mètres de haut et conçues entre 1989 et 2013 ; exposition du 14 septembre 2013 au 5 janvier 2014).
Il a été gratifié de nombreux prix (Prix Turner, 1988 ; élu Académicien Royal en 2007, etc.) et il est invité pour des projets exceptionnels comme au Louvre à Paris dans le cadre de l'exposition Figures out/ figures in en 2011.
En 2008, à l’initiative de Tony Cragg, le Skulpturenpark Waldfrieden est créé à Wuppertal en Allemagne ; cet espace extérieur préserve une collection de plus de vingt sculptures de l’artiste.
Tony Cragg réalise ses premiers dessins dans les années 1960 alors qu’il est technicien dans un laboratoire de biochimie, spécialiste de la gomme naturelle. Il entame alors une formation aux beaux-arts où il choisit de se spécialiser en sculpture ; ami de Richard Deacon et de Bill Woodrow, il est rapidement associé à la « Nouvelle sculpture anglaise1 ». Dès 1978, il choisit de vivre en Allemagne pour enseigner à la Kunstakademie de Düsseldorf.
En réaction à une société de production de masse, la démarche de Tony Cragg consiste à accumuler et à récupérer des objets usagés et des rebuts industriels qu’il réemploie afin de les transformer par étapes successives (Four Plates [Quatre assiettes], 1976). Son matériau de prédilection, le plastique, le conduit à des compositions figuratives, sortes de mosaïques murales multicolores, proches de puzzles issus des restes d’objets manufacturés.
Les sculptures de Tony Cragg favorisent un questionnement sur les rapports d’échelle : leurs dimensions peuvent être gigantesques ou au contraire très réduites. Ces jeux sur le volume dans l’espace peuvent interpeller le spectateur quant à son rapport aux objets, à notre civilisation et ses modes de production. Ainsi, Menschenmenge [Foule] (1984) est une immense frise mettant en scène une trentaine de personnages colorés, dont le gigantisme (2 m x 13 m) fait écho à la masse monumentale des débris, des restes, de la société de consommation.
Dans les années 1980, Tony Cragg abandonne la stricte horizontalité de ses compositions murales pour des empilements et des œuvres présentées au sol. Il s’intéresse à d’autres matériaux, comme la pierre, le métal ou le bois, et revient également au dessin.
Il cherche désormais à se rapprocher de formes plus organiques (Making Sense [Faire sens], 2007), en écho à sa réflexion : « comment faire en sorte que cette surface semble vivante, qu'elle dégage sa propre énergie ?2 ».
1 Expression désignant le travail de plusieurs sculpteurs qui sont remarqués dans les années 1970/80 pour employer des matériaux de récupération, pratiquer l'assemblage et le bricolage, afin de transformer les objets du quotidien et de susciter des images inattendues. L'expression désigne notamment les premières œuvres d'Anish Kapoor, de David Mach, d’Anthony Caro ou encore de Boyd Webb.
2 Interview de Tony Cragg au sujet de l'exposition Figures out / figures in au Louvre, 2011 : http://www.artnet.fr/magazine/portraits/UNGER/CRAGG.asp