Née en 1958 à La Clayette (France)
Vit et travaille au nouveau-mexique
Anne-Marie Jugnet forme avec Alain Clairet un couple de plasticiens sous le nom de Jugnet + Clairet. Ils définissent eux-mêmes leur pratique comme une réflexion sur les modes de production et de représentation de l’image. Protocolaires et processuelles, leurs œuvres convoquent images, peintures, sons, installations vidéo et néons dans une tentative de convoquer ce qui se soustrait d’ordinaire à notre regard. Leur travail a été notamment exposé au Mamco (Genève), au Casino Luxembourg, à la Synagogue de Delme, à Passerelle Centre d'art contemporain de Brest, ainsi qu’au Van AbbeMuseum d’Eindhoven. Anne-Marie Jugnet effectue ses études à l’École Nationale Supérieure d’Art de Bourges dont elle sort diplômée en 1981. Alain Clairet suit quant à lui une licence d’histoire de l’art (1973) puis une maîtrise d’esthétique (1979) à l’Université Paris X Nanterre.
Les artistes se rencontrent à New York pour la première fois en 1995 et décident d’entamer une collaboration à partir de 1997. C’est à partir de ce moment qu’ils choisissent de se présenter invariablement par cette déclaration simple : « Anne-Marie Jugnet et Alain Clairet vivent et travaillent ensemble ». Leur première série réalisée conjointement, Les Extravagants (1997), où ils se mettent en scène de manière drolatique en tant que couple et duo d’artistes, en fournit le témoignage le plus éclatant. Par la suite, ils développent une série de néons où sont écrites des phrases mystérieuses et parfois incongrues prélevées sur divers supports comme Une conduite forcée (1998) ou encore Combien y a-t-il d’hommes le plus riche du monde ? (1998). Séries américaines, datée de 1998-2000, est un ensemble de peintures de paysage emblématique de leur travail. Réalisées lors d’un voyage à Tucson en Arizona, les œuvres proviennent d’un guide de la région dont les deux artistes ont décidé de reproduire les zones les plus vides, là où l’information vient à manquer. Monochromes colorés uniquement animés par un quadrillage et quelques mots, ces images de désert quasi conceptuelles reconstituent la structure même du procédé cartographique.
Dans une autre série de peintures intitulée Switch (2001-2013), à la faveur de nombreux voyages dans le sud-ouest américain et d’étapes dans des motels tous équipés de téléviseurs de la marque Zénith, le duo a enregistré à l’aide d’une caméra le moment de la disparition d’une image en un point lumineux lorsque l’on éteint l’écran. Il en résulte une très belle série de peintures intitulée Switch (2001-2013) où est reproduit sur toile cet instant fugitif, tentative de capturer la vibration et l’instabilité de la lumière. La série Tapes, Shadings: Fishing with John (2001-2013) s’intéresse également à la télévision et à la neige électronique qu’elle peut produire dans des peintures agrandissant, comme un effet de loupe, ces phénomènes.