Œuvres de la Collection IAC, Villeurbanne/Rhône-Alpes
Première collaboration menée entre l’IAC et l’École Supérieure d’Art de l’Agglomération d’Annecy (ESAAA) avec le concours du Point Commun - Espace d’art contemporain à Cran-Gevrier.
"Le Grand Cartel", un groupe d’étudiants de 2e et 3e année en spécialité Art conçoit une exposition à partir d'œuvres de la Collection IAC, Rhône-Alpes.
Avec Julie Portier, enseignante à l'ESAAA et les équipes de l’IAC et du Point Commun.
Au cours de l’année, les étudiants de premier cycle de l’École Supérieure d’Art d’Annecy sont initiés à l’histoire de l’exposition, ses pratiques actuelles, la manière dont l’artiste peut s’en saisir, les modes d’existence de l’oeuvre qu’elle induit… En parallèle, l’atelier intitulé « les produits sont les mêmes partout, c’est la façon de les présenter qui change tout » propose des exercices variés à partir desquels est menée une réflexion sur les modalités d’apparition de l’oeuvre dans les conventions de l’exposition, qu’il s’agit de maîtriser, d’interroger, de réinventer.
Le groupe des 11 étudiants – qui, en signe de leur ambition, se fait appeler « Le Grand Cartel » dans les couloirs de l’école – abordera la question de l’exposition depuis le point de vue (imprenable) de jeunes artistes.
Gageons que leur regard porté sur cette riche collection, en avance sur la perméabilité des rôles, offrira en retour une image singulière de l’artiste en commissaire, forte de ses antécédents historiques, mais vivifiée par des personnalités toutes neuves, occupées à plein temps par l’expérimentation des formes et des langages.
"A l’orée de la modernité, un médecin pensait avoir découvert un procédé chimique capable de recréer la vie dans un bocal. Prouvant qu’il s’était trompé, la science le laissa dans l’oubli, tandis que son invention allait faire les grandes heures des loisirs créatifs.
Au tournant de la postmodernité, naissaient onze enfants qui s’émerveillèrent des métamorphoses dont le pouvoir leur avait été donné dans une boite de jeu. Peut-être ont-ils entrevu leur destin d’artistes dans l’exercice de cette puissance créatrice disponible en kit ? Car en 2016, pour ces étudiants à l’école d’art d’Annecy, les hiérarchies de genres ou la prévalence des corps spécialistes ne sont plus d’aucun recours dans une recherche de l’essence de l’art (parce que c’est éternellement de cela dont il retourne). Ainsi la rencontre heureuse d’une série de peintures conçues à peu près en même temps qu’eux 1 a-t-elle fait apparaître le crystal garden à ces commissaires empiriques comme l’allégorie la plus fonctionnelle pour entreprendre leur projet.
Etant entendu qu’une exposition est toujours un moyen plus ou moins dissimulé de parler de soi, ils ont ouvert la boite contenant plus de 1700 œuvres en faisant de cette réalité subjective de la pratique curatoriale le prétexte à une sélection basée sur un critère objectif, soit la date figurant sur leur état civil.
Le précipité qui s’observe alors dans l’espace d’exposition du Point-commun comme dans un aquarium rempli de silicate de sodium où se forment des paysages familiers et étranges, concentre des impressions singulières de déjà vu tout en faisant surgir l’image neuve d’un patrimoine commun : l’introspection serait donc une méthode historiographique comme une autre. Que dit de son époque et de son futur l’art actuel conjugué au passé ? Il parlait d’une génération d’hier et voilà qu’il parle à une génération d’aujourd’hui, il lui parle d’amour (bien sûr), de création, d’engagement et de désillusion, d’espoir et de peur, de gout et de tendance aussi. Mais lui dit-il la vérité ? Non, heureusement, et le monde n’a pas vraiment changé non plus ; alors il est encore permis de faire semblant." Julie Portier
1 Gabriele Di Matteo, Il Giardino della pittura, 1993-1994
Première collaboration menée entre l’IAC et l’École Supérieure d’Art de l’Agglomération d’Annecy (ESAAA) avec le concours du Point Commun - Espace d’art contemporain à Cran-Gevrier.
"Le Grand Cartel", un groupe d’étudiants de 2e et 3e année en spécialité Art conçoit une exposition à partir d'œuvres de la Collection IAC, Rhône-Alpes.
Avec Julie Portier, enseignante à l'ESAAA et les équipes de l’IAC et du Point Commun.
Au cours de l’année, les étudiants de premier cycle de l’École Supérieure d’Art d’Annecy sont initiés à l’histoire de l’exposition, ses pratiques actuelles, la manière dont l’artiste peut s’en saisir, les modes d’existence de l’oeuvre qu’elle induit… En parallèle, l’atelier intitulé « les produits sont les mêmes partout, c’est la façon de les présenter qui change tout » propose des exercices variés à partir desquels est menée une réflexion sur les modalités d’apparition de l’oeuvre dans les conventions de l’exposition, qu’il s’agit de maîtriser, d’interroger, de réinventer.
Le groupe des 11 étudiants – qui, en signe de leur ambition, se fait appeler « Le Grand Cartel » dans les couloirs de l’école – abordera la question de l’exposition depuis le point de vue (imprenable) de jeunes artistes.
Gageons que leur regard porté sur cette riche collection, en avance sur la perméabilité des rôles, offrira en retour une image singulière de l’artiste en commissaire, forte de ses antécédents historiques, mais vivifiée par des personnalités toutes neuves, occupées à plein temps par l’expérimentation des formes et des langages.
"A l’orée de la modernité, un médecin pensait avoir découvert un procédé chimique capable de recréer la vie dans un bocal. Prouvant qu’il s’était trompé, la science le laissa dans l’oubli, tandis que son invention allait faire les grandes heures des loisirs créatifs.
Au tournant de la postmodernité, naissaient onze enfants qui s’émerveillèrent des métamorphoses dont le pouvoir leur avait été donné dans une boite de jeu. Peut-être ont-ils entrevu leur destin d’artistes dans l’exercice de cette puissance créatrice disponible en kit ? Car en 2016, pour ces étudiants à l’école d’art d’Annecy, les hiérarchies de genres ou la prévalence des corps spécialistes ne sont plus d’aucun recours dans une recherche de l’essence de l’art (parce que c’est éternellement de cela dont il retourne). Ainsi la rencontre heureuse d’une série de peintures conçues à peu près en même temps qu’eux 1 a-t-elle fait apparaître le crystal garden à ces commissaires empiriques comme l’allégorie la plus fonctionnelle pour entreprendre leur projet.
Etant entendu qu’une exposition est toujours un moyen plus ou moins dissimulé de parler de soi, ils ont ouvert la boite contenant plus de 1700 œuvres en faisant de cette réalité subjective de la pratique curatoriale le prétexte à une sélection basée sur un critère objectif, soit la date figurant sur leur état civil.
Le précipité qui s’observe alors dans l’espace d’exposition du Point-commun comme dans un aquarium rempli de silicate de sodium où se forment des paysages familiers et étranges, concentre des impressions singulières de déjà vu tout en faisant surgir l’image neuve d’un patrimoine commun : l’introspection serait donc une méthode historiographique comme une autre. Que dit de son époque et de son futur l’art actuel conjugué au passé ? Il parlait d’une génération d’hier et voilà qu’il parle à une génération d’aujourd’hui, il lui parle d’amour (bien sûr), de création, d’engagement et de désillusion, d’espoir et de peur, de gout et de tendance aussi. Mais lui dit-il la vérité ? Non, heureusement, et le monde n’a pas vraiment changé non plus ; alors il est encore permis de faire semblant." Julie Portier
1 Gabriele Di Matteo, Il Giardino della pittura, 1993-1994